
Rider expérimenté de 33 ans, le Breton Alexis Deniel a accompli une jolie saison 2018 sur le circuit mondial APP World Tour. Cinquième à New York, neuvième à Gran Canaria, le Français s'est classé septième au ranking annuel SUPSurf. Alexis Deniel a accepté de se confier à SUP magazine sur son année 2018 ! Interview...

Alexis, tu as participé en décembre à tes premiers Mondiaux de Stand Up Paddle. Qu'est ce que cet événement représente à tes yeux ?
C'était l'un de mes objectifs depuis
deux-trois ans, avec des deuxièmes places obtenues quand il n'y
avait qu'une place aux sélections, des troisièmes places lorsqu'il
y avait deux places...
Très franchement, cette saison 2018 était
la dernière année où je souhaitais participer au processus de
sélection, pour diverses raisons. Au final, Benoît (Carpentier) et
moi avons été d'office sélectionnés, en vue des championnats
d'Europe en Sardaigne et des championnats du monde en Chine.
Ces Mondiaux en Chine furent une superbe expérience, je suis cependant déçu de mon résultat personnel. Je n'ai sans doute pas abordé la compétition comme je l'aurais dû, je n'ai pas fait un bon choix de vagues et cela m'a empêché de m'exprimer.
J'étais donc un peu frustré de ces championnats-là, même si c'est évidemment toujours top d'être en équipe de France. C'est une expérience unique, je suis hyper heureux et hyper fier de l'avoir vécue !
C'est vrai que, cette année, on attendait beaucoup de nous pour le titre mondial par équipes. Nous ne l'avons pas eu, mais l'équipe de France a sa place sur les trois premières marches du podium, et la première place est accessible.
Qu'as-tu pensé de la victoire d'Olivia Piana lors de ces Mondiaux ?
On apprécie forcément les titres des camarades, même si un titre mondial est personnel au rider, que ce soit en race ou en SUPSurf. C'est l'accomplissement de beaucoup de travail et de beaucoup de sacrifices. En tant que membres de l'équipe, on est tous ultra-fiers de ce qu'elle a accompli.
Ce qui est cela dit compliqué dans
l'Equipe de France, c'est que nous avons deux disciplines
représentées, la Race et le Surf. La Race prend largement le
dessus, en terme de points par exemple, sur le SUPSurf. Du coup,
c'est bizarre mais on se sent... moins utiles, car de mémoire nos points ne représentent que 4 médailles sur 14.

Tu as récemment disputé l'épreuve APP World Tour de Gran Canaria, lors de laquelle tu t'es classé neuvième. Comment as-tu vécu cette compétition ?
A New York, en septembre, j'ai bien tiré mon épingle du jeu en terminant cinquième, ce qui m'a permis d'obtenir un bon classement pour l'étape de Gran Canaria. J'ai donc eu des séries assez faciles au début, malgré le fait que les vagues furent hyper compliquées, avec du vent etc. C'était un peu la loterie... Arrivés au milieu de la compète, nous avons changé de spot, et nous avons dû composer avec une vague que nous n'avions jamais surfé. Le fait de devoir rider pour la première fois cette vague-là, pendant ma série, n'a pas joué en ma faveur...
Ce qui est frustrant dans cette
neuvième place, c'est que si jamais j'étais passé en même temps
que Julien (Bouyer) en battant Luiz Diniz, le tableau aurait été
ensuite plus facile et j'aurais peut-être pu décrocher la troisième
place, comme l'a fait Julien.
Mais c'est le jeu, c'était une
super compète, très bien organisée. A New York et aux Canaries, le
Stand Up World Tour a montré qu'il était vraiment solide, cela
donne une pleine confiance vis-à-vis du Tour pour l'année à venir.
Tu as terminé 7e au classement mondial du circuit APP World Tour 2018. Que t'inspires ce ranking ?
Je suis hyper satisfait, forcément,
puisqu'il s'agit de mon meilleur résultat. Si j'avais terminé 3e à
Gran Canaria, cela n'aurait pas changé grand-chose à mon ranking,
je n'aurais pas pu vraiment mieux faire. Je suis d'autant plus
satisfait que je m'entraîne beaucoup moins physiquement depuis un
an, du fait de mon activité professionnelle. En 2018, je me suis
présenté sur les épreuves en étant beaucoup plus décontracté,
en me mettant beaucoup moins de pression qu'il y a deux ans, ce qui
explique peut-être mes performances.
J'ai hyper bien vécu cette
saison et suis vraiment très heureux du résultat final !

Quelles sont les images marquantes que tu retiendras de ta saison 2018 ?
En positif, mon classement et surtout le fait de surfer avec des nouvelles planches SIC, qui me conviennent super bien. J'ai pris beaucoup plus de plaisir à rider que les années précédentes, où j'évoluais avec un matériel peut-être moins adapté. Cette saison, j'étais bien réglé du point de vue de mon matos, cela m'a enlevé de la pression.
Quand on parvient à décrocher des 5e
et 9e places en compétition, au final tout est faisable, on peut
battre n'importe qui. Au niveau mondial, Julien a super bien surfé
et a montré qu'il était bien présent, il a vraiment sa place sur
le Tour. Ben est également présent depuis des années...
En tant que Français, nous sommes
vraiment loin d'être ridicules. En surfant correctement et en se
prêtant bien au jeu, nous avons largement notre place dans le Top
10.
Le Sunset Beach Pro se profile déjà, dans quel état d'esprit te trouves-tu à 1 mois de l'event ?
J'espère évidemment pouvoir y être, étant donné qu'il s'agit de la première étape du circuit mondial 2019. J'ai néanmoins des contraintes professionnelles, qui font que je suis tout le temps en train de jongler entre le sportif et le professionnel, souvent au détriment de l'un ou de l'autre.
Je prépare ainsi l'ouverture de la saison 2019, pour mon école de surf et pour le concept store de notre marque PSS. Il y a une certaine pression, si je me rends à Hawaii mon équipe et moi-même perdons un peu de temps sur la préparation... Il faut donc être préparés en amont.

Je vais bien sûr tout faire pour participer au Sunset Beach Pro et y donner le maximum de moi-même, d'autant que c'est une épreuve qui est top ! En terme de conditions, on a généralement de belles vagues...
Je ne peux hélas pas arriver deux semaines avant sur cette étape pour m'entraîner, si j'y vais je serai sur place cinq jours avant maximum, et je repartirai le lendemain de la compète.
Beaucoup, sur le Tour, ne se consacrent qu'à ça, pour ma part je ne peux pas m'y consacrer à 100%. Et puis, il ne faut pas se voiler la face, même si je décrochais un Top 5, cela ne rembourserait pas les frais engagés pour cette épreuve. Sans mes revenus professionnels, il serait impossible pour moi de m'y rendre... Je suis donc obligé, comme je le disais, de trouver un équilibre entre le sportif et le travail.

Tes objectifs 2019 ?
Je vais les fixer en fonction de la première étape, et de ce que propose le Tour mondial. Je sais que c'est important de participer au Sunset Beach Pro, car cela a des répercussions sur la deuxième étape. Pour le reste, j'espère faire toutes les épreuves mais ce n'est pas encore déterminé, cela dépendra aussi de mes contraintes pro.
Le mot de la fin ?
Je remercie tous mes sponsors, qui m'aident beaucoup et me suivent tout au long de l'année : BIC, SIC, FCS... Merci à mon école de surf et à notre marque PSS, qui permet de gagner notre vie et de pouvoir faire le Tour. Merci à ma femme qui m'accompagne sur tous les événements et me soutient, merci à ma famille évidemment et merci à tous ceux qui m'encouragent. Le paddle est une passion, j'essaie de la vivre à fond !
















